12 (±30x22cm), tinta-da-china s/papel
12 (A6), ecoline e tinta-da-china s/cartões
“(…) J’aime manger, (…) J’aime boire aussi, je conçois difficilement la vie sans vin, et je me méfie de ceux qui ne l’apprécient pas! (…) Je goûte l’ivresse, certainement pas la soûlerie (…) J’apprécie les cuites à la Blondin – j’en ai pris d’incroyables avec Alain Furbury – , celle d’Un singe en hiver et le dialogue qu’elle provoque entre Gabin et Belmondo, celles où l’on refait le monde intelligemment: toutes ces ébriétés sont simplement sublimes. Une chose est sûre: la sensualité de la table me rend vivant!”
…/…
“(…) L’ygiénisme [sic] ne désigne pas seulement un courant du milieu du XIXe siècle européen, c’est aujourd’hui un mouvement moral qui traverse toute la société, un projet politique qui fait rarement bon ménage avec les libertés individuelles qu’il limite au nom de l’intérêt général. Ses conséquences directes: la recherche forcenée de responsabilités – pas de conséquences dommageables sans coupables – et son corollaire, l’hyper-réglementation.
(…)
Nous vivons une forme d’infantilisation qui me choque infiniment. Tout se passe comme si l’individu n’avait plus sa liberté, son libre arbitre, sa capacité d’analyser les situations. L’État est-il encore dans son rôle lorsque, dans le cadre de campagnes contre la grippe, il produit des affiches pour expliquer comment se laver les mains?
(…)
L’ygiénisme ambiant nous prépare à l’homme moderne, qui ne fume pas, ne boit pas d’alcool, pratique le sport, mange du quinoa et n’aime ni la tauromachie ni la chasse. Un homme transparent qui a le droit de dénoncer son voisin. Et cet homme-là m’inquiète un peu. À un moment doné, il n’aura d’autre choix que de déborder, d’exploser. Quel sera alors son exutoire…? C’est l’histoire du type qui dit à son médecin: “Docteur, aujourd’hui je ne fume plus de cigarettes, je ne bois plus d’alcool, pensez-vous que je vais vivre plus longtemps?” Et le médecin de répondre: “Non, mais ça va vous sembler beaucoup plus long!”
ED-M